21.4.12

A comunidade inconfessável (Blanchot)

Zhang Dali. Chinese Offspring. 2003-2005

Ontem, no evento "Grandes Autores, Grandes Leitores", co-organizado pela Revista Ler e pela Bertrand (Aveiro), Filipe Nunes Vicente referia «essa nova raça de escritores, imitadores do já feito», os Dan-castanhinhos portugueses, e insistiu no conceito de "comunidade inconfessável" de Maurice Blanchot. Bastou para que comprasse o seu "Mau-Mau" (Quetzal)...

[sobre Blanchot (porque o "Mau-Mau" só vou abrir daqui a pouco):]

«La question de la communauté est devenue pressante à l'époque où commençait à s'effondrer le modèle appelé communiste. A la mesure de cet effondrement, il est apparu nécessaire à plusieurs d'entre nous de reprendre, de reprendre radicalement, la question de l'être en commun, et c'est ainsi qu'en 1983 par exemple Blanchot pouvait écrire que la réflexion sur l'exigence communiste, comme il disait, ne l'avait jamais abandonné. 
L'écriture et la littérature selon Blanchot, sont inséparables de l'être en commun et de la communication. L'écriture n'est pas pour Blanchot, un objet formel et fermé , ce n'est pas un objet esthétique ni autistique, mais l'écriture c'est le rapport d'adresse par lequel non seulement un moi s'adresse à un toi, mais par lequel il y a seulement un moi et un toi, un un et un autre et par lequel seulement il peut y avoir une solitude et un dehors de la solitude, une expression, ou pour reprendre le mot de Bataille une extase. L'écrivain et le lecteur se font l'un l'autre, et se faisant l'un l'autre, ils se déplacent l'un l'autre et ils se déplacent l'un par rapport à l'autre. Ils n'ont pas quelque chose à se communiquer, ils n'ont pas un message à se transmettre, ce qu'ils partagent, l'écrivain et le lecteur, c'est à dire aussi l'un et l'autre en général dans la communauté, ce qu'ils partagent c'est la puissance et la passion de se communiquer et à ceux qui attendent de l'écriture en ce sens une signification déterminable et communicable. Il vaut mieux dire qu'il n'y a rien à communiquer, mais ce rien à communiquer n'a rien de nihiliste. Il n'y a pas moins nihiliste que Blanchot. Blanchot est celui qui écrit d'ailleurs les pessimistes n'écrivent pas et donc la communauté est immontrable, imprésentable. Elle ne peut pas elle-même devenir un terme donné, elle ne peut pas être mise en Oeuvre contrairement à ce qu'ont voulu les totalitarismes et contrairement à ce que veut sans doute toute volonté qui n'est que politique. Mais pour autant la communauté n'est pas une abstraction, ni un idéal flottant en l'air; la communauté est elle-même ce mouvement ce rapport sans cesse en déplacement; la communauté est le mouvement de l'écriture.

Lorsque Blanchot parle dans la communauté inavouable (éd. Minuit, 1983), du fond sans fond de la communication, il n'y a là aucune acrobatie verbale, aucun mysticisme. Ce fond sans fond de la communication nous savons tous très bien ce que c'est, c'est ce sans fond auquel tout échange aboutit non pas comme à une impasse mais comme à l'ouverture qui est précisément l'ouverture de l'un de sur l'autre ou l'ouverture de l'un à l'autre. Cet échange étant celui dont Blanchot dit aussi – seule en vaut la peine la transmission de l'intransmissible – et la peine que vaut la transmission de l'intransmissible on pourrait dire que c'est la peine infinie qu'il y a à comme ont dit couramment se faire comprendre, ce à quoi on aboutit jamais. Mais dans ce non-aboutissement du se faire comprendre il y a en même temps tout le mouvement de l'ouverture de la communication, c'est à dire aussi tout le mouvement par lequel un moi sort de son moi et de ses petites préoccupations, c'est à dire aussi le seul mouvement par lequel on existe véritablement.»

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