13.1.10

Avant de disparaître, Amour...

Le Lignon


«Auprès de l'ancienne ville de Lyon, du côté du soleil couchant, il y a un pays nommé Forez, qui en sa petitesse contient ce qui est de plus rare au reste des Gaules. Depuis des temps fort reculés, les bergers se retrouvent sur les rives verdoyantes et fertiles du plus beau et impétueux des cours d'eau, Le Lignon. Celadon est follement épris d'Astrée et sa passion n'a d'égale que la haine que se vouent leurs péres Alcippe et Alcé. En societé, les amants feignent la distance mais vivent des rendez-vous secrets. Tant d'amour afflige le jaloux Sémire qui sème le doute dans l'esprit d'Astrée.

Un matin de printemps, sur la rive gauche du Lignon, Astrée, se croyant trompée, répudie violemment Céladon. Incappable de prouver sa sincerité, le berger désespéré se jette les bras croisés dans les eaux tumultueuses de la rivière qui l'emporte, ne laissant surnager que son chapeau. Céladon gît, inconscient, sur l'autre rive du Lignon. Les nymphes Léonide, Galathé et Silvie décident de l'emmener au Palais d'Isoure pour le secourir...»

Honoré d'Urfé, L'Astrée, Livre 1 (1607-1628)
Ed. Communauté de Communes du Pays d'Astrée, 2000, p. 7
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Foi este Verão que conheci os amores dos pastores Astrée e Céladon. O filme de Eric Rohmer, de que me tornei fã depois de, há já muito tempo, passar noites no Quarteto a ver vários dos seus Contos (ah, primeiro a surpresa que foi Pauline à la Plage!), andava talvez pelo meu espírito. Mas Le Forez não era Rohmer, para mim. Ele era Sul de França, Marselha de preferência. Não, Le Forez era a França bucólica pintalgada de palácios inesperados, como por exemplo
Le Chateau de la Bastie d'Urfé, uma construção medieval que o avô de Honoré, Claude d'Urfé, transformou num faustoso monumento renascentista a partir de 1549. Foi aí, no seu Pays, mais precisamente em Saint-Etienne-le-Molard, que descobri L'Astrée. Rohmer terá andado por lá. Tomou uma bebida nos jardins. Visitou alguma exposição temporária. Certamente passou muito tempo no interior do palácio, local onde Honoré escreveu a sua mais famosa obra. Ou talvez não. Eric Rohmer partiu para o Palais d'Isoure e, contrariamente a Céladon, vai guardar o mistério da sua ausência.



Mas que importância teve a obra que inspirou Eric Rohmer no seu último filme?

L'Astrée conheceu um enorme sucesso literário na época do seu aparecimento (início século XVII). Os amores contrariados dos pastores de Lignon apaixonaram as cortes da Europa. Os seus cinco volumes contêm cerca de 5000 páginas. Honoré d'Urfé (1567-1625) terá deixado a obra inacabada e provavelmente terá sido Balthazar Baro (1600-1650), seu secretário, a redigir o final do V volume. A primeira edição completa do romance foi publicada em 1632 graças ao livreiro Augustin Courbé. Na altura, publicavam-se poucas obras de autor e os livros continham um simples frontispício. L'Astrée é o primeiro romance pastoral composto com retrato do autor e da heroína e um total de 60 gravuras. Em 1647, uma segunda edição inclui ilustrações desenhadas por Daniel Rabel. O sucesso da obra e das gravuras é tão grande que a sua influência se estende a outras artes. No final do século XVII, L'Astrée torna-se um dos motivos favoritos das
faianças de Nevers ou dos tecelões da Flandres. O interesse que Rohmer viu em L' Astrée? Não há nada como as suas próprias palavras:

«J’avais un préjugé contre ce roman pastoral comme on en a eu depuis le xix siècle alors que L’Astrée avait connu un succès immense depuis le règne de Louis XIV jusqu’à la Révolution française. Mme de Sévigné en parle avec chaleur, Rousseau, également, qui l’a lu avec délices dans sa jeunesse. L’Astrée est exactement contemporaine de Don Quichotte, qui est bâti sur une illusion, et les deux oeuvres ont des motifs communs. La vraie découverte que j’ai faite, c’est le style plus encore que la langue ou les thèmes. C’est la qualité des dialogues, leur caractère moderne, ou plutôt intemporel. Ces dialogues sont très compréhensibles aujourd’hui, davantage que ceux, pourtant postérieurs, de Corneille dont la langue est plus archaïque que celle d’Honoré d’Urfé» [Ler entrevista completa no
Magazine Littéraire]

«Une épaisse fumée sort de la fontaine. Um petit Amour brillant de clarté s'élève sur un socle de porphyre tenant une table de marbre noir tandis que lions et licornes se figent en figures de marbre. Avant de disparaître, Amour invite l'assemblée à revenir pour entendre l'oracle.

Astrée, Diane, Céladon et Silvandre perdent connaissance
.»(Ibid: Livre 9, p. 119)

Adeus, Eric Rohmer!


Fotos MRF
Agosto 2009

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